Quatre jours avant les caucus de l'Iowa, donc. Et si la course semble serrée du côté républicain, Romney inondant l'État de publicité pour ravir la première place à Mike Huckabee, elle l'est encore plus du côté démocrate, les derniers sondages plaçant Edwards, Obama et Clinton à égalité. Le gagnant, qui, selon certains analystes, risque d'être décidé par aussi peu qu'un millier de votes, risque donc de l'emporter principalement en raison du procédé quelque peu... étrange des caucus.
Pensez à l'assemblée générale étudiante la plus anarchique, la moins démocratique à laquelle vous assistez (vous pouvez en profiter pour vous rappeler du type qui comparait François Cyr et moi à Hitler, en 2005). Empirez-la. Vous avez un caucus démocrate.
Le principe est simple : dans les 1784 districts de l'Iowa, les électeurs démocrates - qui, en raison de la petitesse du lieu, se connaissent déjà presque tous - se rassemblent dans une salle quelconque, divisée d'avance en plusieurs zones, par exemple une zone Obama, une zone Dodd, une zone Biden, et ainsi de suite, incluant une zone d'indécis. Ensuite, les participants ont une trentaine de minutes pour convaincre les indécis (et les gens des autres zones) de joindre leur clan. Après cette trentaine de minutes, tout est suspendu, et les responsables comptent les délégués respectifs.
Mais attention! Ce n'est pas fini! À ce moment, les candidats sous un seuil de viabilité prédéterminé, généralement entre 15 et 25 %, sont éliminés, et une autre trentaine de minutes est donnée aux camps restants pour convaincre les délégués "orphelins" de se joindre à eux (ou pour laisser le temps à deux camps éliminés de s'allier).
C'est donc beaucoup plus un jeu de coulisses qu'une véritable élection. Par exemple, présentement, les spéculations vont bon train : Hillary commande-t-elle à ses électeurs de certains districts de joindre Edwards, parfois, pour tenter de miner Obama ? Qui les supporters de Dodd, Kucinih, ou Biden appuieront-ils ? Les délégués d'Obama, en moyenne plus jeunes, sauront-ils être aussi efficaces que ceux d'Edwards, généralement plus expérimentés ?
Bref, c'est bien possible que le déroulement de la prochaine élection soit en bonne partie affectée par le fait que la famille Sutton de DesMoines se joigne au clan Clinton parce que celui-ci compte Bill Parcell, un ami de longue date. Ou que Barack Obama devienne éventuellement candidat parce que Suzie Mitchell de Cedar Rapids est incapable de dire non à son voisin.
Bienvenue en Iowa.
Sunday, December 30, 2007
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment