Un ami dit :
mais bon ma te dire que la camapgne électorale ! c'est relègué au #2 dans mes priorités pour le moment.
Christo dit :
Pas pour moi. Je prendrai les frais de scolarité de la Novuelle-Écosse avant de prendre la montée de la quasi-xénophobie "on va parler de nous" que je sens venir.
Un ami dit :
C'est passagé cette histoire.
Christo - dit :
J'espère. Mais je vais travailler en criss pour que ce le soit. J'en entends tellement, de la xénophobie et de l'antisémitisme, depuis mo n retour, tellement plus qu'avant que je parte. Ou peut-être que j'Y porte plus attention après avoir vu jsutement les ravages que ça peut faire.
Un ami dit :
Boff les osties de juifs la...
Un ami dit :
y courent après le trouble
Un ami dit :
tant ka moi
Un ami dit :
dsl mais spo moi qui va les défendre eux autre!
Voilà. J'étais un peu crinqué pour mon dernier billet. Ça sonnait plus... radical que je le voulais. Est-ce que tous les accomodement raisonnables sont bons ? Non. Les hassidiques devraient être évalués à la SAAQ par une femme, si c'est son chiffre. Les sikhs devraient porter un casque dans le port de Montréal. Et ainsi de suite. Et, évidemment, je suis loin de dire que tous ceux et celles opposés à un quelconque accomodement que ce soit sont racistes. Loin de là.
Mais comme la conversation MSN plus haut le démontre (ça manque de contexte, je sais, mais tout de même), j'ai entendu - et participé - à très peu de débats sur des accomodements raisonnables depuis le début. Très peu souvent j'ai débattu des vertus respectives de ne pas faire siéger le conseil municipal montréalais le jour du Sabbat, ou de tenir un cours de maternité spécial pour femmes musulmanes. La plupart du temps, un débat sur les accomodements raisonnables se résume à casser du sucre sur le dos des immigrants. À les traiter de "criss de musulmans". À reconnaître intrinsèquement qu'il existe deux classes de citoyens, le "nous" de Parizeau, et "eux-autres", et que l'égalité, c'est une belle théorie, mais rien de plus. À diffamer plutôt que débattre.
Peut-être que c'était comme ça avant, et que je ne le remarquais tout simplement pas. Peut-être qu'avant de voir Birkenau, les commentaires sur les juifs ne m'écorchaient pas l'oreille. Peut-être qu'avant de voir Sarajevo, et les horreurs que la distinction entre "nous et eux" peut causer lorsque poussée à l'extrême, ce genre de distinction ne me touchait pas. Peut-être suis-je en train de mettre sur le dos des accomodements quelque chose qui dure depuis plus longtemps, au fond.
Mais pour l'instant, tout ce que je sais, c'est que présentement, ni le climat, ni le débat ne sont sains. Le deviendraient-ils les accomodements seraient des questions fort intéressantes - je viens de débattre de salle de prière avec MP, et ce fut très enrichissant. D'ici là, cependant, je me sens mal, terriblement mal, d'entendre dénoncer en terme péjoratifs ces "second-class citizens", sous un prétexte de majorité qui fut par le passé invoqué fort souvent à tort, comme si la culture québécoise était assiégée.
C'est passager, disait mon ami plus haut. Je l'espère. Parce que, déjà, j'ai dévissé plusieurs boulons de la statue que je m'étais construite de ma société, un Québec inclusif et ouvert et dont j'étais entiché. Si la statue toute entière devait se révéler au cours des prochains mois n'être qu'un mirage, je ne sais trop si je souhaiterai encore faire partie de la réalité.
9 comments:
Woah, c'est peut-être parler un peu vite que de vouloir... "sortir de la réalité" (sauf peut-être quand tu t'en vas en littérature); je pense que c'est possible, au contraire, de l'améliorer, par exemple en augmentant le "capital culturel" collectif (pense à l'alphabétisation). Une société de gens capables non seulement de penser, mais par eux-mêmes, quoi. Ça peut prendre du temps et on le verra sûrement pas de notre vivant.
Mais c'est par là qui faut passer pour se débarasser de la xénophobie chronique qui (nous?) affecte. Ce que je vais dire après peut sembler un peu totalitaire, mais les médias se comportent de manière anarchique et irresponsable; quoi que j'aie aucune mesure concrète d'imaginée pour les brider, ça serait bien qu'ils finissent par assumer leurs responsabilités, parce qu'il existe plus aucun journaliste qu'on puisse honnêtement qualifier d'objectif; la narration des nouvelles comme la narration de l'histoire implique toujours une prise de position: c'est ça la perspective. En retour, ça déclenche une réaction chez le public : des hystéries collectives, des phobies collectives, etc... les médias savent parfaitement que le public ne prendra PAS l'information qu'ils leur donnent avec un grain de sel : pourquoi tu penses que Werther a déclenché une masse de suicides, pourquoi le viaduc de Laval a-t-il déclenché une révision de masse de tous les autres viaducs, que dis-je, de toutes les structures en béton? On nous fait croire à tort que l'anecdotique et l'individuel correspondent à l'universel et au multiple : une burka? des millions de burkas! Toutes plus écrasées les unes que les autres par l'autorité masculine ISLAMIQUE!! Pourquoi une ville comme Hérouxville s'intéresserait-elle à quelque chose qui autrement ne la concerne aucunement?? Parce qu'elle pense que ce qui concerne un québécois isolé dans l'île de Montréal concerne automatiquement tous les autres, etc. Préjugés.
Bon je digresse à mort là-dessus, mais c'est un problème sociologique qui ne souffre pas de limitations à une seule "cause" qu'on confond en fait avec un "effet". La xénophobie, l'antisémitisme, etc. ce sont des symptômes de problèmes plus reculés... et répandus.
l'exagération des demandes quelques fois... et l'acharnement des médias a faire chou gras avec la moindre petite histoire d'accomodement raisonnable est la cause du probleme selon moi... mais c'est juste le point de vue d'un donatien en exil dans une région ADQuiste et Conservateur. :P
Bonne analyse, le coune, mais j'ajouterais ces détails-ci:
Le hic, c'est que le Québec souffre d'une crise d'identité (un des symptômes les plus flagrants, selon moi, est la dérive de l'argumentaire souverainiste qui, dans les années soixante, était de l'ordre du "nous sommes différents, nous voulons un pays qui nous ressemble!" vers un nouveau paradigme de "les données économiques montrent clairement que le Québec souverain ne souffrirait pas du déséquilibre fiscal", bref, du passage de l'argumentaire de l'identité à l'économique)... donc le Québec souffre d'une crise d'identité, dis-je. Or, une identité, tant collective qu'individuelle, ne se construit qu'en relation à l'autre (individu ou collectivité). Aucune société n'est purement-ci ou purement-ça; toutes ont emprunté une foule d'idées, de coutumes à d'autres.
Mais plus encore, l'identité peut, et dans certains cas doit impérativement, se construire de façon négative par rapport à l'autre. À titre d'image, on peut penser à quelqu'un qui fut agressé sexuellement par un parent pendant son enfance et qui, à l'âge adulte, lutte pour contrer la pédophilie afin de devenir, consciemment ou pas, l'antithèse de son agresseur.
Le problème survient lorsque l'on se représente faussement l'autre, soit par ignorance (dans la vaste majorité des cas, je l'espère) ou par dogmatisme. André Drouin, à Tout le monde en parle (vidéo dans le lien sur mon nom, pour ceux qui l'ont manqué.. ça vaut la peine), se fait demander par Dany Turcotte s'il n'aimerait pas pouvoir emporter un morceau de sa culture s'il devait quitter le pays pour cause de guerre. Drouin lui répond quelque chose de l'ordre de: "Hey! Tu l'as dit toi-même, il est en guerre! C'est peut-être à cause de sa culture pis d'sa manière de vivre! Qu'y ramène pas ça cheu nous!"
Drouin, et plusieurs autres québécois qui se demandent encore c'est quoi le gros problème d'avoir dit tout haut ce que "tout le monde" pense tout bas, perçoivent donc les immigrants, particulièrement ceux qui proviennent d'un pays troublé, comme ayant une culture instable ou dangereuse. Par réflexe, il doit construire son identité en rejetant les apports de l'étranger.
Le hic, c'est que la portion de la population qui, avant Hérouxville, avant la débandade médiatique sur les accomodements raisonnables, étaient largement silencieuse en public mais qui n'hésitait pas à faire quelques commentaires entre amis, cette portion de gens qui vivaient inconfortablement à l'idée que "les ethnies" envahissent le Québec, bref, ceux qui appuient les démarches d'Hérouxville, ont maintenant une plateforme publique sur laquelle exprimer leur opinion à haute voix. Bien sûr, ça ne cause pas de problème en soi: l'expression de toute opinion est la pierre angulaire de la démocratie. Mais en ce moment, on dirait qu'on assiste aux premiers stades d'une montée xénophobique. Christo y a été hypersensibilisé par ce qu'il a vu en Europe et ailleurs (et que, idéalement, tout le monde devrait voir). Il reste à voir si cette lancée se poursuivra, mais j'ai espoir que non. Le Québec est trop prospère pour ça. Les gens de différentes cultures finissent presque toujours par s'accepter, et à défaut de s'aimer, à se tolérer mutuellement. Du moins, lorsque les ressources sont abondantes et que chacun peut vivre une vie satisfaisante, peu importe sa religion ou sa culture. Le rêveur en moi espère un monde où les gens verront les richesses qui sont créées au carrefour des cultures, mais le réaliste en moi sait qu'il est fort probable que l'on retourne à l'ancien équilibre, c'est-à-dire, que certains profitent des échanges culturelles tandis que d'autres s'en méfient en silence.
Dans les mots d'un grand sage "à la tête de la ville!", "Que ton voisin prie d'une autre façon que toi, ça te dérange pas. Y'a personne qui part en guerre pour ça. Par contre, s'il fait plus d'argent que toi, sa façon de prier devient un maudit bon prétexte pour soulever la population et partir en guerre contre lui."
Le sens est dans la différence... est-ce qu'on peut craindre qu'il y ait toujours un "clash" lorsque deux éléments différents se rencontrent, que la seule solution ce soit qu'ils deviennent identiques?... que l'un... "assimile" l'autre? =P
Que l'un assimile l'autre, j'espère que non, mais que les deux évoluent "en parralèle", comme deux vignes qui poussent en s'entrecroisant sans cesse, c'est-à-dire, en empruntant mutuellement à l'autre couramment.
La différence est un carrefour: une fois qu'on y est arrivé, soit on prend le chemin de la méfiance exagérée, de la peur et, éventuellement, du dédain haineux (comme l'exprime la majorité des racistes au québec, c'est-à-dire, une sorte de "ils sont ben cons de penser comme ça!" sans tomber dans l'extrémisme de "on devrait exposer leurs têtes sur des piques à l'entrée de la ville!"), soit on prend le chemin de la curiosité et on y découvre des richesses qui, sans être forcément extraordinaire à chaque fois, sont toujours surprenantes parce qu'on n'y aurait pas forcément pensé soi-même.
Et, quand on y pense, c'est souvent justement cette surprise qui déstabilise et cause la peur. La capacité de l'individu (et/ou de la communauté) à surmonter cette peur détermine son ouverture d'esprit et sa capacité d'accueil (au-delà de la simple tolérance de genre "on l'endure mais on l'aime pas") face à l'étranger.
J'vous aime les gars.
Ta gueule, connard de juif.
POLÉMIIIIQUE!! ;)
Anecdote que j'ai appris aujourd'hui : au moment de passer une loi anti-gais au 19e siècle, la reine Victoria s'est fait expliquer que le phénomène de l'homosexualité était aussi présent chez les femmes... refuser d'accepter l'existence d'une aussi "horrible" chose, elle a fait passer la loi pour les hommes seulement. Et je crois que je penche graduellement dans le dark side of the blog en quasi-spammant... :P
Et voilà, le mal est fait, j'me suis pas relu et j'ai repéré deux fautes que je m'empresse de mentionner : "que j'ai apprise" vs "que j'ai appris" et "refusant" vs "refuser"...
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