Saturday, February 10, 2007

La Course Destination Moi

La presque totalité des gens désoeuvrés de ma génération rêve aux années 70, à Woodstock, au sexe libre sans problèmes, aux drogues bonnes et pas chères, à cette communion des esprits à laquelle le cinéma nous a fait croire. Pas moi. J'm'en fous. Je l'aime bien Hendrix, mais je peux vivre sans avoir vu le Star-Splangled Banner a Woodstock (d'ailleurs, la presque totalité des gens affirmant l'avoir vu sont des menteurs fieffés : performant tard le dimanche soir, après la fin des festivités, son hymne national américain ne fut vu que par moins d'un cinquième de la foule initiale; s'il est entré dans la légende, ce n'est que grâce à son enregistrement).

Si je devais revivre une période, ce serait la période de 1982 à 1999 (je l'ai déjà vécu, je le sais, mais plus vieux, mettons). Et il n'y a qu'une seule raison - et non David, cette raison n'est pas mon amour pour la musique à clavier. C'est la Course Destination Monde, qui représentait sans doute tout ce que la télé pouvait faire de bien - j'avais neuf ans et j'étais passionné par une émission qui traitait de la guerre en ancienne Yougoslavie.

Inutile de mentionner que si Radio-Canada refuse de même me passer en entrevue pour tenir un vulgaire micro radio, jamais au grand jamais je ne me serais vu confier une caméra. Je le sais. Mais ce genre de rêves eveillés dépasse l'entendement.

Il ya deux ou trois ans, je jasais avec je ne sais plus trop qui, quand l'évidence même me frappa : l'émission fut annulée pour des raisons de coûts. Supposons que cela soit vrai - et j'en doute -, pourquoi ne pas la ramener en format digital ? Pourquoi Radio-Canada ne confirmerait-elle pas son supposé intérêt à développer sa filiale web en créant la Course Destination Monde vingt-et-unième siècle, une dizaines de jeunes bourrés à l'Adrénaline avec une vulgarie caméra mini DV et une perche faisant du webreportage constant ? En plus de redonner à tous ces hippies sans carrière une chance incroyable de se développer, cela donnerait presque assurément un des sites internet de nouvelles internationales les plus dynamiques et intéressants de la toile. Et tout ça pour pas trop cher - sans oublier que ce genre de projets crie "subventions gouvernementales" bien fort.

Si je reviens sur tout ça, c'est que je viens de tomber sur cet article sur les vingt-cinq ans de la Course. Et son impact est indéniable, immense, incroyable; au point même où je me suis retrouvé dans une citation de Patrick Masbourian (shock!). Je vous laisse là-dessus. Et si vous avez un million et demi de dollars à investir, faîtes moi signe, on démarrera le projet ensemble.

La Course, elle m'a cassé, comme dirait Brice. Elle a exposé mes limites et m'a fait prendre conscience qu'au-delà du talent, il y a le travail. Avec la Course, j'ai découvert que j'étais arrogant, assoiffé, orgueilleux, paresseux, bref, que je n'avais pas confiance en moi. C'est ce qui a été extraordinairement difficile avec la Course. Elle a offert le meilleur de moi-même au public, ma soif de justice, et m'a laissé me démerder avec le pire. C'est ce qu'on appelle une expérience de vie et on ne peut qu'en sortir grandi.


Amen.

(EDIT : Selon mon contact "dans le milieu" (ça fait bigshot dit de même hein ?), l'émission ne coûtait que 40 000 $ par épisode. Des peanuts pour la télé. J'avais raison de douter des motifs de l'annulation donc.)

2 comments:

Anonymous said...

J'ai suivi ça l'an passé, évidemment c'est au chapitre provincial seulement mais c'est quand même intéressant :)

http://www.muvmedia.com

Anonymous said...

Je m'en viens à Rimouski en fin de semaine prochaine pour ma (2 semaines avant tout le monde) mi-session. On reparlera du projet...