Thursday, January 31, 2008

Débat démocrate

20:13 : Je tente de blogger live le débat démocrate de ce soir, pour me pratiquer à je ne sais trop quoi. Remarquez, j'essaie aussi de me faire un paté chinois en même temps, donc les résultats d'un comme de l'autre sont peu surs.

20:16 : Quiconque se plaignant que Barack Obama manque de substance risque d,être assez surpris de al critique assez précise merci du plan de santé d'Hillary Clinton.

20:19 : Jeu. Regardez trente secondes de débat entre Hillary et Obama. Puis, imaginez Harper ou Dion en faire partie. C'est à la fois incroyablement drôle, et si déprimant.

20:20 : Obama vient de remercier "Governor Shwartz" pour ses efforts pour un plan de santé californien. Arnold. Étrange.

20:24 : Un veston brun avec un collier turquoise, je trouve ça douteux, un peu.

20:28 : "Broadcasting healthcare negociations on C-SPAN so American people can see what we're trying to do" ? Wow. Toujours plus de caméras dans les négociations de coulisses. Obama!

20:33 : J'espère vraiment que quelqu'un des réseaux canadiens écoute le débat - un débat sans règles précises, c'est tellement plus agréable. Le contenu est vraiment plus intéressant.

20:37 : Jusqu'ici, seulement des questions sur le plan d'assurance-santé. Si j'étais candidat, je parlerais des horribles coûts d'administration et de marketing du système américain - plus de 15 %, comparativement à 2-3 % dans le système canadien. Des millairds facilement récupérables.

20:39 : Comment contrer les impacts négatifs de l'immigration - qui est principalement latino - sur les Afroaméricains. À Obama. Il marche sur des oeufs.

20:42 : Il s'en est bien tiré. Discours de tolérance. "Immigration est un bouc émissaire". Ça fait du bien de voir des politiciens qui n'utilisent pas trop la peur de l'autre pour gagner quelques votes. *cough*Pauline*cough.

20:50 : Clinton fait présentement un superbe speech sur l'impossibilité de déporter 12 millions d'immigrants. Vraiment, j'adore cette forme de débat.

20:51 : OK, Obama vient de passer en mode attaque. "You now have a clear position on this (les permis de conduire aux immigrants), but it took you a long time."

20:58 : Mon paté chinois est au four, finalement. À ce rythme, je devrais manger pendant la convention démocrate.

21:06 : Question Kennedy pour Clinton. Elle cite son appui de trois des enfants de Robert Kennedy - comme si "la fille d'un politicien décédé en 1968" avait autant d'impact que "le deuxième sénateur ayant le plus d'ancienneté, symbole du progressisme américain". Puis, elle patine.

21:08 : Voir Hillary Clinton tenter de diminuer l'importance des appuis officiels (tradition libre de endorsements), c'est un peu comme voir Sarkozy dénoncer l'impact du Paris Match.

21:11 : Question à Clinton : "How can you be an agent of change when you're part of one of the two families that ruled America for the last twenty years". Ouch.

21:20 : La façon dont obama attaque McCain continuellement - la troisième fois déjà ce soir - on dirait qu'il se prépare déjà pour l'élection générale. Tant mieux. Si McCain est le candidat républicain, il va être extrêmement difficile à battre.

21:24 : Deux dollars que Clinton ne répond pas directement à l'attaque d'Obama sur son vote en faveur de l'occupation de l'Irak.

21:26 : Je viens de me faire deux piastres.

21:33 : Le vote, encore. Toujours pas de trace d'une possible perte de deux dollars.

21:35 : "Knowing he was a megalomaniac, knowing he wanted to compete with Osama Bin Laden for attention, I think we had legitimate concerns" - Clinton. Elle s'enfonce dans ses explications, vraiment.

21:43 : Et le prix de la question la plus inutile de la soirée va à : Y a-t-il trop de sexe venant d'Hollywood ?

21:47 : Clinton a-t-elle seulement répondu directement à une seule question ce soir ?

21h51 : C'est fini. Pas de gagnant, vraiment, pas de perdant non plus. Selon moi, Clinton a perdu un peu plus de plumes, avec le bout sur l'Irak.

Sur ce, mon paté chinois était excellent, et je retourne faire quelque chose d'un peu moins geek.

Genre, jouer à Tetris sur Facebook.

Soupir.

Now I long for Yesterday

Je ne me souviens pas d'avoir lu un texte qui illustrait mieux les "lendemains qui déchantent" d'une campagne électorale que celui-ci.

I can remember sitting with Bill Bradley in his bare campaign office just after his withdrawal speech in 2000. Everyone was already gone except for a few loyal staff members and the last two Secret Service agents guarding the door. All the noise from all the rallies had subsided, and all that remained were a few empty cubicles and the occasional unanswered phone. I will never forget how one of the agents, checking his watch, offered the candidate a ride home before the final shift came to an end.

It’s not just the candidate, though, who suffers the trauma. For all the people who work on a campaign, who share cramped apartments with other true believers and keep most of their belongings in a car, the end really does feel like The End. I stood in the Ohio headquarters of America Coming Together, the massive Democratic voter turnout operation, as John Kerry and John Edwards gave their concession speech the day after the 2004 election. A smart young organizer was weeping on her boss’s shoulder. I knew that if she lived to be 90, no matter what else she did or how successfully, the memory of that moment would probably still feel like a kick in the gut.


Du jour au lendemain, passer de carburer au café, aux mises à jour de sites de nouvelles aux cinq minutes, aux gestions de crise continuelles, à l'excitation générale d'être continuellement en train de courir, passer de ce mode d'existence trépidant à la routine habituelle, ça fesse. Je n'ose même pas imaginer ajouter une défaite là-dessus.

Petit break d'hiver montréalais déprimant

Ça, ça me rappelle de sales bons souvenirs.

Mes pieds me démangent, cest temps-ci.

What Radio was for Rwanda

Triste.

It is one thing to broadcast subversive messages on Radio as was the case in Rwanda, and is alarmingly the case with some vernacular radio stations in Kenya.

It is an entirely different thing to send these messages to a carefully selected list of people on your contact list who will in turn send them on to their own select list of people so that the message spreads like a virus but catches only people who answer to certain ‘characteristics.’

It is more dangerous because there is more stealth to it. It is not done in the open, it is done in secret, making it harder to put an end to. In addition, the dissemination instrument is not situated in one central place that can be clamped down on easily. Rather, every mobile phone in this country is a potential dissemination instrument, making it nigh impossible to crackdown on the proliferators of these messages.

I’m very afraid that mobile phones will be for Kenya what Radio was for Rwanda. I really look forward to being proved wrong.


Si ça devait se poursuivre - et j'ai bien peur que ce soit le cas - quelqu'un sait s'il est possible d'avoir des avions qui brouillent les ondes cellulaires, comme ceux qui brouillent les ondes radios (et qu'on aurait du utiliser au Rwanda) ?

Thursday, January 24, 2008

Citation du jour

Matt Yglesias :
You see that resentment over US support for the despotic governments in Egypt, Jordan, and the Gulf is fueling anti-American terrorism and decide that the solution is to . . . keep supporting those governments and invade Iraq. After all, we support our clients for a reason so any modification to those policies would entail a cost. Iraq, by contrast, had been a regional adversary for quite some time. So why not support democracy by supporting it in Iraq? It's about on a par with worrying about gangrene developing in your right hand, but also worrying that you're right-handed and may not be able to write without it, so instead you decide to amputate the left hand and hope for the best.

Tuesday, January 22, 2008

Et le prix Scott McLellan du pire spin de la journée est remis à...

Michel Parent, président du syndicat des cols bleus. Vous savez, ceux qui ont réussi à ruiné à presque eux-seuls la réputation du mouvement syndical québécois ? Ce matin, dossier de Michèle Ouimet dans La Presse, sur les techniques d'intimidation de ces si sympathiques gaillards : griefs par milliers, vitres cassées, piques-niques sur les terrains des cadres, pneux crevés... Interrogé à ce sujet, M. Parent y va d'une analyse percutante :

Pour les autos des contremaîtres, Michel Parent a une théorie. «C'est peut-être eux qui abîment leur voiture parce qu'ils en veulent une neuve», insinue-t-il.


Han han. Sans doute. Mais pourquoi n'y avions-nous pas pensé avant ?

Rudy Cant' Fail...

Ok, je suis loin d'être le premier à faire le gag, mais la chanson est si bonne.

Excellent (mais surtout, troublant) article du NY Times ce matin sur le côté un peu... revanchard de Rudy 11 septembre Giuliani. Mes moments Giulianiens préférés :

In August 1997, James Schillaci, a rough-hewn chauffeur from the Bronx, dialed Mayor Giuliani’s radio program on WABC-AM to complain about a red-light sting run by the police near the Bronx Zoo. When the call yielded no results, Mr. Schillaci turned to The Daily News, which then ran a photo of the red light and this front page headline: “GOTCHA!” That morning, police officers appeared on Mr. Schillaci’s doorstep. What are you going to do, Mr. Schillaci asked, arrest me? He was joking, but the officers were not. They slapped on handcuffs and took him to court on a 13-year-old traffic warrant. (...)

After AIDS activists with Housing Works loudly challenged the mayor, city officials sabotaged the group’s application for a federal housing grant. A caseworker who spoke of missteps in the death of a child was fired. After unidentified city workers complained of pressure to hand contracts to Giuliani-favored organizations, investigators examined not the charges but the identity of the leakers. (...)

At 7 p.m. on May 17, Mr. Giuliani’s press secretary dialed reporters and served up a hotter story: A former youth commissioner under Mr. Dinkins, Richard L. Murphy, had ladled millions of dollars to supporters of the former mayor. And someone had destroyed Department of Youth Services records and hard drives and stolen computers in an apparent effort to obscure what had happened to that money. (...) None of it was true. In 1995, the Department of Investigation found no politically motivated contracts and no theft by senior officials. But Mr. Murphy’s professional life was wrecked. (...)Not long after, a major foundation recruited Mr. Murphy to work on the West Coast. The group wanted him to replicate his much-honored concept of opening schools at night as community centers. A senior Giuliani official called the foundation — a move a former mayoral official confirmed on the condition of anonymity for fear of embarrassing the organization — and the prospective job disappeared.(...)

In March 2000, an undercover officer killed Patrick Dorismond, a security guard, during a fight when the police mistook him for a drug dealer. The outcry infuriated the mayor, who released Mr. Dorismond’s juvenile record, a document that legally was supposed to remain sealed.The victim, Mr. Giuliani opined, was no “altar boy.” Actually, he was.


Et ce n'est même pas la moitié de l'article.

Vous imaginez à la tête du pays ?

Monday, January 21, 2008

There comes a time...

Si, le 3 novembre au soir, vous regardez, horrifié, dans mon salon, avec quelques bières dans le corps, les républicains vaincre l'impopularité incroyable de Bush et la guerre en Irak et emporter l'élection présidentielle, vous saurez quand tout cela a commencé. Janvier 2008. Et si vous cherchez quelqu'un à qui envoyer une lettre de remerciement, je vous suggère de l'envoyer à Little Rock, Arkansas.

Le clan Clinton s'est lancé dans la politique du pire, dans le négatif avant, dans la petite politique de bas étage, ils se sont tranformés en Karl Rove. Ils ont délibérément trompé le public sur la position de Barack Obama sur l'Irak. Ils ont tenté de "noircir" Obama, de détruire son message qui transcendait les races en le peinturant dans un coin comme un candidat noir, point. Ils ont joué sur la tension raciale entre les hispaniques et les afroaméricaines. Ils ont joué la carte du genre, présentant (faussement) Hillary comme désavantagée par son statut de femme. Ils ont tenté de faire annuler des lieux de caucus au Nevada où ils croyaient qu'Obama pouvait gagner - pire, ils ont triché de façon éhontée dans certains endroits. Pour poursuivre leur dynastie, pour garder le pouvoir, les Clinton ont fait fi de tout sens commun - et sont en train de diviser le parti de façon irréparable.

Pire : la plupart de cette campagne de salissage est le fruit de Bill Clinton, ancien président. Jamais un ancien président ne s'est mouillé de telle façon dans une lutte intestine - et jamais pour favoriser de façon aussi évidente ses propres intérêts. Obama doit maintenant affronter non seulement la machine Hillary, l'establishment du parti, les stratégistes de salle sombre qui ont façonné le robot Hillary à coup de focus groups et de sondages, mais aussi monsieur 42, un homme que j'aimais incroyablement, jusqu'à il y a quelques semaines.

Je ne cesse de voir sur des blogues américaines des démocrates, déçus, promettant de ne pas avoter pour Hillary si elle devait être la candidate démocrate, après tout.

Si elle gâchait cette occasion pour les démocrates, je promets que dans mon salon, le 3, je lâcherai quelques gros mots.

Saturday, January 19, 2008

Des croissants libertaires pour déjeuner.

Samedi matin, 9h30. J'ai une réunion, donc je suis un des rares plateauistes se levant avant quatre heures de l'après-midi. L'avenue Mont-Royal est vide, ou enfin, presque.

Parce que devant la station de métro, là où se tiennent normalement les crackpots trippant sur Lyndon Larouche, se tiennent deux types, barbus, look un peu hippie, avec des dépliants et des pancartes.

De Ron Paul. Candidat à la nomination républicaine pour la présidence. Libertarien.

J'avais beaucoup lu sur le dévouement incroyable des militants de Ron Paul, qui ont nolisé un dirigeable à son effigie, qui ont battu des records de levée de fonds, qui ont pris contrôle ou presque de la sphère internet républicaine. J'avais aussi lu des dizaines de commentaires sur leur drôle de distribution de leurs efforts - nommément, noliser un dirigeable et contrôler internet au lieu de, hum, faire sortir le vote.

Mais jamais je n'aurais pensé qu'ils étaient assez fous pour traduire leurs dépliants en français pour pouvoir les distribuer un samedi matin dans une ville qui ne peut même pas voter pour lui, jamais.

Friday, January 11, 2008

Bob ?

Trouvé ce matin, dans le NY Times :

“It’s a very long prelude, and I think it is becoming a very old story very fast,” said Robert Zimmerman, a communications specialist who is one of Senator Hillary Rodham Clinton’s fund-raisers.


Robert Zimmerman ? Un spécialiste en communications ?

Choc et stupeur!

Thursday, January 03, 2008

Dans ses propres mots

I know how hard it is. It comes with little sleep, little pay, and a lot of sacrifice. There are days of disappointment, but sometimes, just sometimes, there are nights like this – a night that, years from now, when we’ve made the changes we believe in; when more families can afford to see a doctor; when our children inherit a planet that’s a little cleaner and safer; when the world sees America differently, and America sees itself as a nation less divided and more united; you’ll be able look back with pride and say that this was the moment when it all began.

Ce soir...

Richardson appuierait Obama lors des deuxièmes tours. Si ce devait être vrai, Obama part avec plus de cartes dans sa poche que Clinton, Richardson étant le "second-tier candidate" (Quelqu'un sait le terme pour cela en français?) avec le plus d'appui.

Il faut être crinqué en sale pour revenir deux semaines avant le début des cours pour participer à un caucus.

Si mon explication des caucus vous laisse encore pantois, le NY Times l'explique avec un chouette petit graphique. Et deux explications sur pourquoi c'est le pire système possible, gracieuseté de Jeff Greenfield et Christopher Hitchens, de Slate.

Préchauffez le pop-corn.

Tuesday, January 01, 2008

2...

Plus que 48 heures.

Les DesMoines Register a publié aujourd'hui son dernier sondage, généralement le plus fiable de tous. Les résultats ? Obama en avance avec 32 pourcent des votes, suivi par Clinton (25) et Edwards (24). Du côté républicain, Huckabee est en avance.

Mais avec l'étrange système de l'Iowa, ce qui risque de compter le plus, chez les démocrates, ce sont les électeurs des candidats "marginaux". Et à ce sujet, Dennis Kucinich a aujourd'hui appelé ses partisans à appuyer Obama comme deuxième choix. C'est un gros gain pour Obama, Kucinich étant beaucoup plus près idéologiquement d'Edwards que de lui.

On peut s'attendre à ce que les partisans de Richardson, dans un deuxième tour, appuient massivement Hillary; Richardson fait presque plus campagne pour être vice-président sous Clinton que pour être président. Les électeurs de Biden, de leur côté, risquent de choisir un candidat avec plus d'expérience qu'Obama.

J'ai rarement eu aussi hâte pour un non-événement.