Monday, April 07, 2008

L'urbanisme, façon Michel Tremblay

Trouvé dans un article traitant de la reconstruction du Manège Militaire de Québec, qui a brûlé en fin de semaine :

D'ailleurs, la nature du prochain Manège ne fait pas l'unanimité, puisque les possibilités sont nombreuses: maintenir les façades, tout démolir, tout recouvrir, même l'idée d'y mettre un stationnement a été lancée par des citoyens


Un stationnement ?

"Guh, la ville vient de perdre un joyau architectural, on pourrait le remplacer par un parking!"

Il y a des gens tordus, dans la vie.

Saturday, April 05, 2008

Le Lama en Irak... Soupir.

Il y a des jours où j'y crois, vraiment, et où je planifie ma future escapade à Washington pour célébrer l'inauguration du président Barack Obama.

Et il y en a d'autres où JD me ramène sur terre et m'envoie des articles comme celui-ci.

La citation clé:
She scoffs at the idea of voting for Obama: "I don't want to be a Muslim!" She looks dubious when told Obama is Christian. "Then why did he go see what's-his-name over in Iraq, that Lama?"

Il y a de ces jours où défendre la démocratie est un peu plus difficile que d'autres.

Friday, April 04, 2008

Vivement des élections.

Vous souvenez-vous, durant les dernières élections, comment certains observateurs issus de la gauche et certains députés libéraux et néodémocrates se sont fait rabroués lorsqu'ils ont mentionné l'existence d'un agenda caché du parti Conservateur ? Vous rappellez-vous à quel point cette suggestion d'un "hidden agenda" était considérée comme ridicule par les médias ?

Le parti Conservateur dépose présentement des modifications immenses à la loi sur l'immigration, des modifications qui vont grandement nuire aux futurs demandeurs d'aide sur base humanitaire ou de compassion. Bref, privilégier à tout prix et dans tous les cas l'électricien de Westbury plutôt que le réfugié du Darfour.

Et ces modifications, elles ne sont pas déposées en projet de loi indépendant. Non. Elles sont attachées au budget - ce qui n'a absolument RIEN à voir - de façon à ce qu'elles passent automatiquement, les libéraux ayant trop peur d'élections pour voter contre.

Bout d'viarge, c'est quoi ça, sinon un agenda caché ?

Wednesday, April 02, 2008

Pierre et le loup sexiste

(En réponse à la chronique Le sexisme à l'oeuvre, de Lysiane Gagnon, paru le 1er avril 2008)

Selon Lysiane Gagnon, les appels répétés faits auprès d’Hillary Clinton pour qu’elle abandonne la course à l’investiture démocrate seraient en fait du « sexisme à l’œuvre », le titre de sa dernière chronique. Cette accusation de sexisme n’est nullement prouvée ni justifiée dans son billet; de plus, elle fait complètement fi de la situation politique actuelle. Ces appels à l’abandon transcendent les questions de sexe ou de personnalité; ils sont faits par simple réalisme politique. Les chances de Clinton de gagner l’investiture démocrate frôlent le zéro, et en s’acharnant à rester dans la course, elle mine les chances de son propre parti aux prochaines présidentielles.

Contrairement à ce que Mme Gagnon affirme, la Pennsylvanie n’est pas « le seul espoir d’Hillary Clinton, mathématiquement parlant ». Même si Mme Clinon devait l’emporter avec une majorité écrasante – ce qui est toujours loin d’être assuré - les règles d’attribution des délégués font que cela ne saurait suffire à rattraper le retard de 129 délégués qu’elle accuse envers Barack Obama. Pire : la semaine suivant le vote en Pennsylvanie, tout indique que la Caroline du Nord donnera au sénateur de l’Illinois une avance considérable, annulant en bonne partie les gains tout juste obtenus de Clinton.

Le seul espoir mathématique de la sénatrice de New York réside dans l'espoir que les super-délégués, ces membres influents du parti, votent massivement pour elle et renversent la décision du vote populaire. Oublions l’aspect bien peu démocratique de la chose, et concentrons-nous plutôt sur l’irréalisme croissant d’un tel scénario. Depuis le 5 février, date du « super Tuesday », les super délégués se rallient massivement à Barack Obama : soixante-quatre l'ont appuyé durant cette période, contre moins d’une dizaine pour Mme Clinton durant la même période. Il faudrait tout un revirement pour renverser cette tendance déjà bien ancrée.

Le problème avec le billet de Madame Gagnon, c’est que pour démontrer son point, elle compare des pommes avec des orangs-outans. Certes, personne n’a poussé les candidats à la direction du PQ à se retirer même lorsque Boisclair était donné gagnant, idem pour la course à la direction libérale de 1993. Mais ces présumés gagnants l’étaient selon les sondages uniquement. Dans le cas de la course démocrate, ce ne sont pas les sondages qui donnent Obama vainqueur – c’est le vote des électeurs des 40 états ayant tenu leur scrutin. Déjà 83 % des électeurs se sont prononcés, et ils ont donné au sénateur de l’Illinois une majorité insurmontable de délégués élus.

Une autre fausse information est également relayée par Mme Gagnon, celle que l’association de Obama avec le pasteur Wright « l’a fait reculer de 10 points ». Gallup, une des firmes de sondages les plus crédibles du pays, a certes mesuré un léger recul dans les jours suivant cet épisode, mais nullement de dix points; de plus, Obama a largement récupéré cette baisse depuis. Cependant, la firme a obtenu un chiffre intéressant : 28 % des électeurs de Mme Clinton voteront apparemment pour le parti républicain si Obama devait être confirmé comme candidat. En restant dans la course alors que les dés sont déjà jetés, Mme Clinton ne fait qu’exacerber le ressentiment de ses partisans envers celui qui sera le candidat démocrate à l’élection présidentielle, diminuant ses chances de l’emporter.

Les appels au retrait de la candidature de Mme Clinton ne tirent pas leur racines d’un sexisme caché, mais bien d’un pragmatisme politique : le parti avant la personne, comme le dit le dicton. À trop crier au loup sexiste, l'éditorialiste risque d’amenuiser ce terme, ce qui serait grandement dommageable pour une cause si juste.