Saturday, June 30, 2007

La madame était contente.

Le bout difficile dans le fait de travailler avec le public, c'est d'assumer que celui-ci a toujours raison. Peu importe ce qu'il dit. Traduction libre d'une discussion de cet après-midi :


CHRISTO- Vous venez de quelle région ?
DAME - États-Unis.
CHRISTO, laissant libre cours à son côté américanophile - Quel état ?
DAME - Arkansas. L'état de Bill Clinton.
CHRISTO - (...) (En fait, c'Est une amorce de phrase, de contemplation de Bill)
DAME - Malheureusement.

Le bout difficile dans le fait de travailler avec le public, c'est d'apprendre à mordre sa lèvre inférieure jusqu'au sang, parfois.

Friday, June 29, 2007

Hum.

Parler de politique l'été, c'est un peu comme parler de baseball l'hiver : déjà que c'est considérablement ennuyant quand il se passe quelque chose, imaginez quand il se passe rien.

En d'autres mots, je vais tenter de mettre à jour ici le plus possible, mais en attendant septembre et la rentrée parlementaire, ça risque d'être aussi éparse qu'au cours de la dernière semaine.

En attendant, voilà de quoi gâter les mélomanes (et les nerds!) d'entre vous, mon petit péché des derniers mois, The Decemberists.

Thursday, June 14, 2007

Balle qui roule Hamas secousses...

Worst. Title. Ever. Vraiment, désolé.

J'étais dans le phare, aujourd'hui. Je regardais l'horizon - Forestville, diront certains, mais je trouve "l'horizon" plus esthétique - et je me disais, tiens, il me semble qu'on manque de gouvernements islamistes à la solde de l'Iran et de la Syrie. Et je rentre dans l'auto, paf! le Hamas a saisi les bâtiments de sécurité présidentiels dans la bande de Gaza, dominant la bande toute entière. Ça tombe bien, hein ?

Sérieusement, c'est triste. Vraiment. Les luttes fratricides intra-palestiniennes sont aussi vieilles que la cause palestinienne elle-même, mais... quand même. D'un coté, un parti traditionnel corrompu et déclinant. De l'autre, un parti islamiste pronant l'usage de la violence. Vraiment, un choix super.

C'est facile d'oublier, depuis Oslo, que la bande de Gaza et la Cisjordanie appartiennent toujours à Israel. Mais les territoires occupés le sont, justement. Occupés. Et si demain matin le gouvernement albertain tombait - par la violence, de surcroît- dans les mains d'une organisation qui ne souhaite pas seulement son indépendance, mais bien l'annihilation complète du Canada, vous pouvez être surs que les forces armées canadiennes vont intervenir illico presto.

Bref, s'il fallait que le Hamas considère comme légitime son nouveau pouvoir, ou tente de prendre la Cisjordanie également, avec le président Abbas qui, fort de l'appui de l'Occident, va tenter de gouverner par décret, tout ça pourrait devenir encore plus sanglant qu'au cours des derniers jours - et déjà, on compte 59 morts depuis lundi. J'espère que, contrairement à la dernière fois, je me trompe; mais j'ai plus l'impression d'assister à un coup de semonce qu'à une conclusion d'une lutte interne.

Tuesday, June 12, 2007

gotcha!

La semaine dernière, j'ai titré mon billet sur Barak "la manchette de la semaine prochaine". Cyberpresse, aujourd'hui :



*Danse de la victoire*

Monday, June 11, 2007

L'Europe en cinq talking points.

I) D'habitude, je laisse le Sarkozy bashing à plus compétente (et plus jolie, disons-le) que moi. Mais les gars saoûls, c'est mon domaine d'expertise. Alors voilà : Sarkozy saoûl.

II) Aux élections belges, les chrétiens-démocrates ont gagné, faisant de Yves Leterme le probable prochain premier ministre. Ils sont alliés avec un parti flamand séparatiste. Et selon la BBC :

He has previously caused controversy by saying that a united Belgium was an "accident of history" and that the country has no "intrinsic value".


Alors, attendez-vous à ce que ça brasse un peu.

III) George Bush est détesté par toute la planète ou presque. Toute ? Non! Car une poignée d'irréductibles pays résistent à l'enivahisseur du gros bon sens. Dont l'Albanie, où il vient d'être traité en roi. NY Times :
Military cannons boomed a 21-gun salute in his honor. Thousands of people jammed Skanderbeg Square in downtown Tirana, wearing Uncle Sam top hats in the sweltering heat, hoping to glimpse the presidential motorcade. The superlatives flowed so freely that Mr. Bush looked a tad sheepish when Prime Minister Sali Berisha proclaimed him “the greatest and most distinguished guest we have ever had in all times.”


Juste ça. Une compilation au premier lecteur qui me trouve la preuve que quelqu'un de clairement plus important ert plus grandiose y est déjà passé.

IV) Il reste seize jours avant que Gordon Brown ne prenne la place de Tony Blair. À voir comment a fini le dernier pseudo-putsch d'un ministre des Finances dans un parti centriste (*cough*Paul Martin*cough*), je mets un petit deux qu'il ne survit pas à la prochaine élection.

V) Vladimir Poutine est de plus en plus autoritaire. Mais ce qui me glace le sang, c'est son cynisme toujours croissant par rapport aux droits humaines. Extrait d'un entretien du Figaro :

-Gerhard Schroeder vous a qualifié de « pur démocrate ». L'êtes-vous vraiment ?
-Oui, bien sûr ! Bien sûr que je suis un pur et absolu démocrate ! La tragédie, c'est que je suis le seul pur démocrate au monde. Voyez les États-Unis : des tortures horribles, des sans-abri, Guantanamo. Voyez l'Europe : des manifestations violentes, durement réprimées. Même les Ukrainiens se sont discrédités et vont vers la tyrannie. Depuis la mort de Gandhi, je n'ai personne à qui parler !


C'était l'Europe.

Friday, June 08, 2007

Un lascar qui m'saoûle un peu plus que les autres.

CBC, sur le dernier sommmet du G8:

Music producer Bob Geldof and Bono have singled out Canada for holding up progress on the Africa issue at this year's summit in Heiligendamm, Germany.


Yahoo :

According to Geldof, Canadian officials at pre-summit talks this week were insisting that there should be no fixed figures in the aid communique


C'est tout. Juste un petit rappel que le Canada n'est le seul à souffrir de Harper. Le tiers-monde peut maintenant invoquer ce privilège aussi.

Tuesday, June 05, 2007

La manchette de la semaine prochaine

Vous ne connaissez sans doute pas Ehud Barak. Et c'est triste. Parce que c'est sans doute la meilleure chance qu'a connu Israel et la Palestine de connaître la paix depuis longtemps.

Barak, un ancien militaire (à vrai dire, le militaire le plus décoré du pays, juste ça) devenu chef du parti travailliste israelien, fut élu premier ministre en 1999, et, tranchant avec l'attitude agressive de son prédécesseur, Benjamin Netanyahu, il entreprit immédiatement de négocier une paix durable avec l'Autorité Palestinienne, sous la surveillance de Bill Clinton qui souhaitait terminer en beauté sa présidence.

Barak a offert aux Palestiniens l'équivalent de 92 % de l'ancienne Palestine, plus des territoires dans le Negev pour compenser le 8 % manquant. Le droit de retour pour une partie des réfugiés, plus une compensation financière importante pour ceux ne pouvant revenir. L'Autorité sur Jérusalem-Est, future capitale de l'état palestinien. Yasser Arafat, toujours aussi stratège, finit par claquer la porte au nez de Barak, le laissant les mains vides devant son électorat. Le reste est bien connu : Intifada, Sharon, mur, Hamas, etc.

Je parle de ça parce que c'est l'anniversaire de la guerre de six jours, évidemment, et qu'une presque solution (quoique partielle), ça vaut la peine d'en parler. Mais surtout parce que la semaine dernière, les travaillistes ont voté pour démettre leur chef actuel Amir Peretz, extrêmement impopulaire depuis sa direction de l'armée durant la guerre au Liban de l'été dernier. Et qu'au deuxième tour du vote, mardi prochain, Ehud Barak affrontera Ami Ayalon. Et que les deux ont juré de se retirer de la coalition du Kadima, donc de faire tomber le gouvernement. Et donc, que vous en entendrez parler à profusion, sans doute, la semaine prochaine, parce que Barak (ou Ayalon) auront une influence considérable sur la politique moyen-orientale.

Et, surtout, que je suis encore un peu trop idéaliste par rapport à ce dossier, persuadé qu'il y aura, un jour, une paix négociée entre Israéliens et Palestiniens. Et Barak est, jusque ici, celui qui s'en est approché le plus.