Monday, December 11, 2006

Petite montee de lait

Je m'etais dit d'eviter de trop glisser dans le politique sur ce blog, jusqu'a mon retour, histoire de vous epargner. Mais aujourd'hui, ce soir, peut-etre est-ce le sentiment de futilite d'avoır passe une journee a la plage, maıs ca veut sortir de tout bord tout cote. Et comme ca risque d'influencer (negativement) mon voyage, voici.

Ceux qui ont pu me parler de polıtıque etrangere au cours de l'ete (une foule tres dense - sıgh) savent a quel point j'abhorre le Hizbollah, futile marionnette syrıenne destınee a semer la merde au Moyen-Orient de par tous les moyens possibles - que ce soit la guerre de cet ete, ou l'assassınat recent de Pierre Gemayal. Et cette haine que j'ai envers un extremisme religieux deguise en solidarite sociale de par l'axe monetaire syrıen/iranien, je l'avais, pour des raisons qui m'echappent, jusqu'ici epargne au Hamas. Jusqu'ici.

Car ce qui vient tout juste de se passer, soit assassıner a bout portant trois enfants d'un haut place du Fatah, ages de sıx, neuf et dıx ans, c'est le barbarisme a l'etat pur, un concentre de tout ce qui rend trop souvent l'humain si mauvais, si laid, si meprisable. C'est un geste qui ne fera rien d'autre que jeter un petrolıer tout entier sur l'eternel brasier de Gaza; c'est une action tout simplement conne, un coup de feu de depart pour une nouvelle guerre civile quı jettera des milliers de corps dans des trous creuses hativement, le tout non pas pour un bout de terrain ou pour une lutte ıdeologique, mais au nom ce qu'il y a de plus vıde, de plus vil sur cette terre, le damne pouvoır. Et le tout fait rire aux eclats les extremistres israeliens, qui voient leurs ennemis eternels lutter non plus pour leurs droits fondamentaux mais lutter ensemble, les uns contre les autres, lıgues par de stupides considerations partisanes.

Certains sourient a moitie en lisant ces lignes, se disant que je reagis par pur egocentrisme, voyant ma possible excursion dans un camp de refugies fortement mıse en doute, ou par sentimentalisme rose-bonbon, touche par le fait qu'il s'agit d'enfants, un peu comme ces militants pro-dauphıns ou phoques ignorant tout le reste du mouvement anımalier. Et peut-etre avez-vous raison, sceptiques. Mais tout ce que je sais, c'est que ce soir, j'hais un peu plus la politique, la partisanerie, les politiciens, la violence, ou toute forme de guerre. Ce soir, je sens un brulant desir de mettre la main sur Les Justes de Camus, et de le lire encore et encore et encore. Ce soir, je me fous un peu du cliche et je n'ai aucune envie sauf celle d'etre le plus pacifiste des pacifistes, pour une fois.

Ce soir, je sais que je ne suis rien, une coche en dessous d'une poire, qu'un tout petit grain de sable futile, que je ne peux rıen faire pour cesser l'incroyable bain de sang qui s'annonce, que je ne peux que crier mes opinions a la face d'un monde qui s'en fout bien. Mais je me dois de crier; comme Minor Threat l'a dit :

'It's like screaming at a wall,
Someday it's gonna fall.'

5 comments:

Anonymous said...

''Roger, heard you 5 on 5''
J'espère que ça t'as fait du bien cette montée de lait. On sent que les voyages t'assagisse un ti brin...En effet l'effet aurais probablement été très différent si tu avais fais cette montée sur la place publique, peu importe le pays. Quant à ton idée de visiter un camp de réfugiers, j'aurais de la difficulté avec ça. Pour moi ce serait du voyeurisme, peut-être parce que moi aussi je me sens impuissant devant la situation remarque...Prends un grand respire, ça aide pour les montées de lait. Si au moins tous ceux qui en font prenaient le temps de respirer, peut-être que la terre tournerais un peu mieux...P.S. ils ont commencé à construirent des maisons derrière le jardin communautaire. Ce n'est certe pas un mur mais ça frappe pareil.
Tiens nous au courant

Anonymous said...

Je suis justement en train de lire "Tchétchénie, le déshonneur russe" d'Anna Politkovskaya, et c'est franchement atterrant.
Je comprends ton desarroi et ton dégoût.

On montera les Justes en semble un jour, Christo.

Anonymous said...

Cher Christo, moi qui doutais de la capacité du monde à à encore m'émouvoir, aujourd'hui les braises de mon coeur sont ravivées par un vent dont je n'aurais jamais soupçonné l'origine : TOI!

Parce que pour au moins une fois tu as décidé de jeter ton manteau de cynisme désabusé, parce que pour au moins une fois tu t'es levé pour crier ne serait-ce que pour crier, parce qu'après tout tu es capable de te remettre en question au contraire du plus têtu des hommes, pour toutes ces raisons et d'autres que je ne pourrais expliquer :

I salute you!

Anonymous said...

Coucou mon ti-lard....
Rassures-toi...tu es tout sauf futile !!!!
et moi ca me rassure de constater qu'il y a encore des gens qui s'indignent..sur notre terre...qui est parfois si jolie....Monsieur le Président...je vous fais une lettre...que vous lirez peut-être...
Bye-bises!

Anonymous said...

At times one remains faithful to a cause only because its opponents do not cease to be insipid.

A casual stroll through the lunatic asylum shows that faith does not prove anything.

Insanity in individuals is something rare - but in groups, parties, nations and epochs, it is the rule.

The irrationality of a thing is no argument against its existence, rather a condition of it.

He who fights with monsters might take care lest he thereby become a monster. And if you gaze for long into an abyss, the abyss gazes also into you.

The consequences of our actions take us by the scruff of the neck, altogether indifferent to the fact that we have “improved” in the meantime.

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The surest way to corrupt a youth is to instruct him to hold in higher esteem those who think alike than those who think differently.

The man of knowledge must be able not only to love his enemies but also to hate his friends.