Monday, November 12, 2007

Je me mouille.

Pour quiconque possédant cette si précieuse chose que les anciens appelaient "une vie", les présidentielles américaines sont un concept fort éloigné, et plutôt décidé : après tout, si on écoute Hêtu de La Presse ou le type de LCN, tout est décidé, ce sera Rudy vs. Hillary, c'est tout, les sondages nationaux le disent.

Les autres, ceux qui écoutent Colbert, lisent le Christian Science Monitor et aiment The West Wing, me permettront ce bref aparté pour remettre les pendules à l'heure.

Le momentum des présidentielles américaines se décide toujours dans les deux premiers états qui votent, c'est-à-dire l'Iowa (qui vote par caucus, un peu comme des assemblées générales, moins les gars de l'ASSÉ) et le New Hampshire. Les sondages nationaux sont aussi pertinents dans ce cas qu'un sondage pancanadien sur le prochain chef du PQ. L'histoire est à peu près toujours la même : à quelques mois des primaires, X est persuadé de gagner, il a plus d'appuis, plus d'argent, bref, la nomination est dans sa poche. Puis, Y gagne - ou est très près de gagner - dans ces deux états, et il finit par l'emporter. Et, souvent, le candidat Y n'est même pas le deuxième dans les sondages nationaux. Si on se fiait aux sondages nationaux, Dean aurait été candidat démocrate en 2004, Tsongas en 1992 au lieu de Clinton, et Jimmy Carter n'aurait jamais été président. Bref, rien n'est décidé d'avance. Loin de là.

Du coté démocrate, et John Edwards, et Barack Obama ont de solides organisations en Iowa, et peuvent espérer l'emporter; de plus, Bill Richardson y compte un important appui.

Du coté républicain, c'est encore plus complexe : Mitt Romney, un ancien gouverneur plutôt progressiste métamorphosé en conservateur pur et dur, fait la lutte avec Mike Huckabee, le favori des "Christian Conservatives", pour la première place en Iowa et au New Hampshire. D'ailleurs, Rudy Guliani a déjà fait une croix sur ces deux états, laissant croire qu'il risque fort bien de ne pas posséder le momentum lorsque les primaires de taille plus importantes auront lieu.

En d'autres mots, peu importe ce que Hêtu dit, c'est encore trop serré pour prédire l'issue.

Mais vous me connaissez, ce n'est pas le genre de choses qui m'arrêtent. Prédictions, mesdames et messieurs.

Ni Hillary Clinton, ni John Edwards ne seront nominés pour la présidence démocrate. Ce sera Obama, ou Chris Dodd, mon petit préféré (qui n'a cependant aucune chance); Bill Richardson a toutes les chances d'être nommé vice-président, pour équilibrer le ticket, si qui que ce soit d'autre qu'Obama l'emporte (parce qu'un ticket noir/latino, ça passerait moyennement bien).

Mike Huckabee sera sur le ticket; sans doute sous un ticket Romney-Huckabee, mais je n'exclus pas qu'il emporte la nomination présidentielle.

On se revoit dans deux mois, d'ici là, je trouve des excuses pour m'être planté.

2 comments:

Anonymous said...

J'ai pas encore senti la révérbération de coups vraiment sales... je pense que ça peut faire une différence si de grosses attaques commencent à être lancées prochainement. *I sense a shift in the Force*

Anonymous said...

D'accord avec Le Coune. On dirait, peu importe le pays, que le dernier droit des campagnes politiques vise à salir les adversaires en place. Comme si le message devenait: I am a crook but on the other side...boys he (she) is an expert!
Triste constat: ce sont tous des moins que rien, alors votez pour le moins pire. À quand des élections pour choisir le ou la meilleure (ici je ne suis vraiment pas sûr pour le e)